Textes & lyrics

Des mots, des maux…
Démo !

** LE PERROQUET **

Le perroquet solitaire soliloque
et dit du mal de tous les braves gens
il est midi moins cinq à sa breloque et à midi
il devient médisant

Il devient médisant
lorsque la grosse Germaine
l’étouffe
de son lourd manteau
il sent alors en lui monter la haine
Ah que n’est-il un hidalgo ?

Dans ce bistrot de banlieue
quand vient l’heure du coup de feu
Ah que n’est-il un hidalgo ?

L’apéro que solitaire je sirote
me fait du bien par là où il descend
il est midi moins cinq à ma breloque
et à midi je deviens hésitant

je deviens hésitant
lorsque la grosse Germaine
s’avance
vers la table où je suis
Je sens alors en moi monter la sève
et je redouble d’appétit

Dans ce bistrot de banlieue
quand vient l’heure du coup de feu
Oui je redouble d’appétit

L’œuf à la coque solitaire se désole
et se souvient de sa gentille maman
Il est midi moins cinq à sa breloque
et à midi il devient frémissant

Il devient frémissant
lorsque la grosse Germaine
prépare
le beurre le sel le pain
il sent alors son jaune être à la fête
car les mouillettes sont des calins

Dans ce bistrot de banlieue
quand vient l’heure du coup de feu
Oui les mouillettes sont des calins.

Son regard roux, non ce n’est pas du toc
et il m’attire irrésistiblement.
Il est midi un quart à ma breloque
et passé le quart v’là qu’elle s’attaque au flan.

V’là qu’elle s’attaque au flan
comme on fait des arpèges
d’un doigt si agile et si fort
que j’en mangerais bien dans son assiette
ces œufs au lait je les adore

Dans ce bistrot de banlieue
quand vient l’heure du coup de feu
ces yeux olé, je les adore.

Le siège que solitaire j’occupe
me colle au fond et ce n’est pas marrant
il est midi passé de vingt-cinq minutes
et à la demi je deviens larmoyant

je deviens larmoyant
lorsque la grosse Germaine
se lève
et quitte le bistrot
je sens alors en moi monter la peine
Ah que ne suis-je un hidalgo ?

Dans ce bistrot de banlieue
quand vient l’heure du coup de feu
ah que ne suis-je un hidalgo !

© Crocus Safran

© Crocus Safran